« Tout le monde est gagnant »: Kwalead, le réseau social des bons plans qui se développe depuis Créteil
Cette plateforme met en relation commerçants et particuliers dans le but d’avoir des bons plans. Le fondateur, Maurice Ayed, lance une levée de fonds pour recruter des commerciaux et des développeurs.
Par Sandrine Tran Le 5 juillet 2021 à 11h59
Dans le quartier du Village à Créteil, impossible pour Maurice Ayed de prendre un café en terrasse incognito. « Ce serait bien de se mettre dans un coin, sinon on risque d’être dérangés », pose-t-il en préambule. En une bonne heure d’entretien, ce natif de Maisons-Alfort, salue cinq personnes et scrute le passage de visages qu’il semble reconnaître.
Si ce quinquagénaire est célèbre dans le quartier, c’est avant tout parce qu’il a grandi à Créteil. Mais il se fait également connaître grâce à sa fibre commerciale qui l’amène à créer plusieurs entreprises. La dernière née : Kwalead. Un réseau social qui permet aux particuliers de profiter d’offres promotionnelles publiées par des professionnels comme des marques, et aux commerçants d’avoir une vitrine pour cibler des publics dans le cadre de publicités sponsorisées.

kwalead le réseau social des bons plan
3 000 commerçants et 300 000 clients inscrits
Mais ce n’est pas tout : la particularité du concept repose sur le fait que « la moitié des revenus publicitaires générés par l’utilisation des données personnelles est reversée à la communauté », explique Maurice Ayed. L’idée lui vient de son entreprise précédente, un comparateur d’assurance sur Internet : « Les gens remplissaient un formulaire et je revendais leurs données personnelles, mais j’avais envie de changer d’approche car cela importe davantage aujourd’hui aux gens de savoir ce qu’on fait de leurs données. »
Catherine, infirmière de 32 ans basée à Lyon se félicite de cette approche : « Pour une fois, on n’a pas l’impression d’être le dindon de la farce. »
À chaque fois qu’une offre est partagée, le « kwaleader » est rémunéré dans une cagnotte. « Tout le monde est gagnant car le client bénéficie d’une réduction et a accès à des offres promotionnelles, quand les commerçants, eux, créent du flux vers leur site », détaille le patron qui revendique 3 000 commerçants et e-commerçants pour plus de 300 000 inscrits.
Et l’entreprise aspire à se développer davantage. « Nous espérons lever entre 5 et 7 millions d’euros pour embaucher une dizaine de personnes, comme des développeurs ou des commerciaux », avance Maurice. Le but est simple : « On ne veut pas simplement être une licorne [start-up dont la valorisation atteint au moins un milliard de dollars, NDLR], mais une décalicorne. » Soit une licorne valorisée à des dizaines de milliards d’euros.
« Simple d’utilisation »
L’objectif est pour le moins élevé. Mais Maurice Ayed n’en est pas à sa première entreprise. Il fait ses premières armes dans l’informatique dès 1995, « en travaillant dans la data ». Comprenez la vente des données sur Internet. Mais voilà en l’an 2000, la bulle Internet passe par là et son business tombe à l’eau. Il rebondit dans le secteur du textile pendant dix ans, où il gère des licences de vêtements pour des groupes de rap comme 113, pour enfin retrouver le chemin de l’informatique. « C’est mon métier, c’est ce que je sais faire », explique le diplômé d’un BEP en mécanique industrielle, autodidacte dans l’informatique.
L’idée semble néanmoins plaire. Dans la rue commerçante de Créteil Village, Michel Afonso tient la boutique Teltech de dépannage informatique, et s’est inscrit sur Kwalead il y a un an. « Le site est simple d’utilisation et il apporte du passage supplémentaire dans la boutique », se réjouit le gérant qui connaît Maurice depuis « des années ». Mais il avoue ne pas scruter les performances du site parce que « ce n’est pas son truc ».
C’est justement pour cette raison que Catherine trouve utile le site de Maurice. Au-delà de l’aspect promotionnel, elle y voit une manière pour les petits commerçants « pas forcément à l’aise avec les réseaux de se faire connaître ». « Vous savez, les réseaux sociaux deviennent aussi ce qu’on fait d’eux. »
source le Parisien